Que mange votre cheval ?ce dossier n’a pas la prétention de tout dire sur l’alimentation.
La diététique est en soi une science extrêmement vaste en ce qu’elle emprunte à toutes les autres disciplines (médecine, chimie, biologie, biochimie, chimie minérale, chimie organique, physique des fluides et des solides...).
La diététique appliquée au cheval est plus vaste encore, et il faudrait beaucoups de pages pour espérer en faire le tour.
Une initiation au sujet, un rappel des données de base et des préceptes à respecter, la présentation des nouveautés en matière d’aliments pour chevaux : voilà ce que propose ce dossier. Que mange le cheval ?A l’état sauvage, le cheval mange les diverses espèces d’herbes qui composent les pâturages sauvages... et il y trouve son compte !
Car l’herbe (variée) est un aliment parfaitement équilibré.
Par contre, l’herbe n’est pas très énergétique, ce qui n’est pas très grave pour le cheval sauvage, puisqu’il ne travaille pas.
En revanche, si le cheval travaille, c’est-à-dire s’il exécute d’autres tâches que celle de se déplacer paisiblement pour se nourrir, l’herbe ne suffit pas, il faut un complément.
Pour un cheval au repos, l’herbe suffit, du moins tant qu’il y en a : sous nos latitudes en principe, l’herbe ne pousse plus durant l’hiver et les chevaux domestiques n’ont pas la possibilité de migrer plus au sud pour aller la chercher.
Lorsqu’on observe l’herbe de près, on remarque qu’elle est constituée, comme toute plante, d’une tige munie de feuilles.
Ce sont ces feuilles qui sont nourrissantes et que le cheval apprécie, et non la tige.
Trop haute (25 cm), l’herbe “monte en graines” et est proportionnellement moins nourrissante et moins appréciée que l’herbe courte.
De quoi a-t-il besoin ?Comme nous, le cheval a besoin d’absorber une alimentation équilibrée.
Il ne suffit donc pas de lui donner les “bons” aliments, encore faut-il respecter les proportions respectives de chaque ingrédient pour obtenir une ration équilibrée répondant à ses besoins.
Pour cela, il faut retenir qu’un élément bénéfique n’est jamais bon en soi, mais toujours en interaction avec d’autres.
Ainsi, un supplément vitaminique ou minéral n’a de sens que s’il comble une carence.
Un excès de cellulose peut causer des coliques, une insuffisance peut en causer également.
Il en va de même du calcium et du phosphore...
Le cheval a besoin des éléments suivants : - Les glucides : ou “hydrates de carbone”, comme le sucre et l’amidon.
Ils procurent l’énergie (les calories) à l’organisme.
Le cheval qui travaille les trouve surtout dans les céréales.
- Les lipides : ce sont les graisses.
Elles fournissent aussi de l’énergie à l’organisme, sauf si ce dernier ne les dépense pas, en quel cas, le cheval les stocke : il grossit.
Le maïs, par exemple, en contient beaucoup.
- Les protides (ou matières azotées) : ce sont les protéines, dont le rôle est de réparer l’usure de l’organisme due à son propre fonctionnement et de fabriquer la matière vivante nécessaire à son développement.
Le foin en contient beaucoup.
Parmi les grains, c’est l’avoine qui en contient le plus.
- La cellulose : ce sont les fibres Contenue dans l’écorce des grains, mais aussi dans la structure des feuilles et dans les tiges des plantes (herbe, foin, paille).
La cellulose ne nourrit pas, ou presque pas, car elle est constituée de cellules mortes au contenu cellulaire réduit.
Mais comme à l’état sauvage, le cheval ne peut s’empêcher d’en absorber en broutant, son système digestif d’herbivore s’est adapté à l’absorption de ces fibres.
Poids mort dans l’intestin, la cellulose constitue néanmoins l’indispensable “lest” déplissant les parois intestinales, favorisant ainsi le transit et la digestion.
- L’eau : Le cheval en consomme 15 à 60 litres par jour.
Elle doit être fraîche (8 à 15 degrés) et propre.
En sueur, le cheval risque des coliques (obstructions intestinales) s’il boit de trop grandes quantités à la fois.
Il convient de “couper l’eau”, en introduisant un doigt à la commissure des lèvres, de manière à désamorcer la pompe naturelle, et de le laisser s’abreuver à nouveau après une pause d’une minute.
L’eau de source ou l’eau du robinet est préférable à l’eau de pluie, trop pauvre en sels minéraux.
- Les minéraux : Ces éléments sont contenus dans la ration journalière équilibrée, mais certains régimes et certaines maladies peuvent induire des carences, donc nécessiter un appoint.
Les minéraux sont très importants chez le cheval .
il contribuent à la robustesse du squelette et au bon fonctionnement des muscles.
Certains minéraux sont nécessaires en grande quantité (plusieurs dizaines de grammes/jour).
Ce sont les “Macroéléments” : calcium et phosphore, sodium, etc.
D’autres éléments ne sont nécessaires qu’en doses infinitésimales (quelques milligrammes/jour).
Ce sont les “Oligoéléments” : fer, cuivre, zinc, iode, sélénium, manganèse.
Ces derniers (indispensables) ne sont pas produits par l’organisme, il faut donc que le cheval les trouve dans sa nourriture.
Les carences en oligoéléments sont relativement rares, sauf en ce qui concerne le zinc et le cuivre.
Ceux-ci sont souvent trop peu présents dans les fourrages, même de bonne qualité.
Ils jouent un rôle important, notamment dans le système ostéo-articulaire, le système pileux (poils, corne) et le système immunitaire.
Une pierre à lécher peut y remédier.
- Les vitamines : Comme les minéraux, les vitamines sont issues du tableau précité, mais ce sont des composés organiques, c’est-à-dire toujours associés à des molécules de carbone.
Les vitamines sont donc des compléments organiques complexes qui jouent un rôle important dans le fonctionnement de l’organisme du cheval : croissance, travail, reproduction, etc...
Les plus importantes sont les vitamines A, D et E.